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Consommation Eté médiocre : chocolat gagnant, glaces et eaux minérales perdantes

PARIS, 2 sept 2004 - D'un été médiocre voire pourri en France, le chocolat sort grand gagnant cette année, les consommateurs l'ayant plébiscité aux dépens des crèmes glacées, sorbets et autres boissons rafraîchissantes dont les ventes ont nettement reculé après les bonds spectaculaires réalisés en 2003 en pleine canicule.

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En croquant des tablettes de chocolat, les vacanciers se sont consolés d'un été maussade voire pluvieux dans certaines régions de France ou d'Europe. La Bretagne a, par exemple, connu sa saison estivale la plus humide depuis 1960 et la situation n'a guère été plus brillante en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. Selon les premières estimations de la profession, les ventes de tablettes de chocolat ont progressé de 10% cet été en France.

Le même phénomène a été constaté en Suisse ces dernières semaines: la consommation des Helvètes a retrouvé ses niveaux de 2002 après avoir fondu l'an dernier au soleil de la canicule (-6,5%). Parmi les achats "gourmandise" associés aux périodes de détente estivale, glaces et sorbets font les frais de cet été maussade: dès juin les ventes enregistraient des reculs sensibles allant de 20% pour les spécialités glacées individuelles à 8,9% pour les crèmes en vrac, selon des chiffres fournis par le bureau d'étude Iri à LSA, hebdomadaire spécialisé du commerce.

Christian Millet, secrétaire général du Syndicat des fabricants industriels de glaces et sorbets (SFIG) confirme ce dérapage des ventes. "Après une hausse de 25 à 30% au cours de l'été 2003, les ventes de glaces sont depuis la fin du printemps revenues au niveau de 2002. Sans conteste, printemps et été humides et frais ont pesé sur l'activité du secteur, réalisée aux deux tiers en juillet-août", a-t-il indiqué à l'AFP.

Plates et gazeuses, les eaux minérales qui avaient coulé à flots l'an dernier en France, avec une consommation en hausse de 10% en juin et de 18,5% en juillet, ont également pâti des conditions climatiques. Chez Nestlé Waters France, filiale du Suisse Nestlé, un des plus importants groupes mondiaux du secteur avec Danone, les ventes en volume ont reculé de 21,5% en juillet et de 21,9% en août. En valeur les baisses sont encore plus importantes atteignant respectivement 23,4% et 22,8% sur un an, selon les statistiques réalisées par l'Iri-Secodip pour Nestlé. Les jus de fruits ont également bu la tasse avec un repli de 10%.

Deux autres secteurs, crèmes solaires et insecticides, dont l'activité est étroitement liée à la période estivale, ont aussi souffert de la météo. Les ventes de produits solaires se sont repliées de 10% en juin et celles des insecticides sont également en recul significatif, selon les professionnels du secteur. En revanche, l'effet canicule a continué à être bénéfique pour les fabricants de piscines privées. "En un an, nous avons vendu 14.749 piscines et notre chiffre d'affaires pour l'exercice clos le 31 août a progressé de 40% en France et de 27% à l'export", a déclaré à l'AFP Jean-Louis Desjoyaux, PDG de la société Desjoyaux, premier fabricant européen de piscines enterrées.

"L'effet canicule devrait jouer sur notre profession pendant 2 ou 3 ans", a ajouté M. Desjoyaux qui ne cache pas toutefois que le prochain exercice sera moins brillant pour le secteur.


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